"On hésite à les appeler des vivants : on hésite à appeler mort une mort qu'ils ne craignent pas parce qu'ils sont trop épuisés pour la comprendre. Ils peuplent ma mémoire de leur présence sans visage, et si je pouvais résumer tout le mal de notre temps en une seule image, je choisirais cette vision qui m'est familière, celle d'un homme décharné, le front courbé et les épaules voûtées, dont le visage et les yeux ne reflètent nulle trace de pensée."

Texte : Si c'est un homme, Primo Levi, Julliard, Paris, 1987.

Photo : Survivants du camp de Dachau, mai 1945. (orig : Faschismus, Renzo Vespigiani. Elefanten Press, Berlin)

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