En 1932, le gouvernement de von Papen décide d'organiser tous les jeunes chômeurs en camps de travail. La photo ci-contre montre l'un de ces camps de 1932 : ils ouvrent la voie à la militarisation de la jeunesse par le parti national socialiste. L'auto-organisation cède définitivement la place au système hitlérien de la jeunesse. La prédilection des nazis pour le mouvement de jeunesse et leur habileté à son égard sont pour une grande part dans les rêveries érotiques de la gauche bien-pensante sur la communauté des sueurs juvéniles et masculines comme foyer d'infection fasciste.
Précisément parce qu'il attache une telle importance à l'embrigadement de la jeunesse, le régime nazi ne croira jamais avoir assez fait pour se laver du soupçon d'homosexualité tenacement attaché à lui par les communistes et les démocraties occidentales. En vain, d'ailleurs : plus le nazisme se débattra en envoyant des foules de pédés à l'extermination, plus il s'empêtrera dans l'accusation indélébile et infamante, entraînant avec lui dans la réprobation historique ses milliers de victimes. On peut dire qu'aux yeux d'une certaine pensée, majoritaire encore aujourd'hui, il y a "besoin" que le fascisme soit homosexuel, peut-être parce que c'est là une tare plus grave que tous les massacres du monde. Le composé fascisme-homosexualité est efficace, il pèse encore sur les consciences. A la limite, il y avait eu des antisémites avant Hitler, mais pour beaucoup de gens le caractère monstrueux, "définitif" du nazisme tient précisément à ce composé-là. Du coup, le piège le plus implacable monté contre une population (du moins une quasi-population, ceci expliquant cela), fonctionne toujours doucement. Le martyre qui a innocenté le Juif salit tous les jours l'homosexuel, le rendant en quelque sorte responsable, non seulement de son propre malheur (ce qui a quelque apparence de vérité), mais bien plus, par l'acharnement même de ses bourreaux, responsable du nazisme, auquel doivent nécessairement le lier des proximités libidinales profondes.
Source : Race d'Ep !, Guy Hocquenghem, éditions Libres/Hallier, Paris, 1985.
Précisément parce qu'il attache une telle importance à l'embrigadement de la jeunesse, le régime nazi ne croira jamais avoir assez fait pour se laver du soupçon d'homosexualité tenacement attaché à lui par les communistes et les démocraties occidentales. En vain, d'ailleurs : plus le nazisme se débattra en envoyant des foules de pédés à l'extermination, plus il s'empêtrera dans l'accusation indélébile et infamante, entraînant avec lui dans la réprobation historique ses milliers de victimes. On peut dire qu'aux yeux d'une certaine pensée, majoritaire encore aujourd'hui, il y a "besoin" que le fascisme soit homosexuel, peut-être parce que c'est là une tare plus grave que tous les massacres du monde. Le composé fascisme-homosexualité est efficace, il pèse encore sur les consciences. A la limite, il y avait eu des antisémites avant Hitler, mais pour beaucoup de gens le caractère monstrueux, "définitif" du nazisme tient précisément à ce composé-là. Du coup, le piège le plus implacable monté contre une population (du moins une quasi-population, ceci expliquant cela), fonctionne toujours doucement. Le martyre qui a innocenté le Juif salit tous les jours l'homosexuel, le rendant en quelque sorte responsable, non seulement de son propre malheur (ce qui a quelque apparence de vérité), mais bien plus, par l'acharnement même de ses bourreaux, responsable du nazisme, auquel doivent nécessairement le lier des proximités libidinales profondes.
Source : Race d'Ep !, Guy Hocquenghem, éditions Libres/Hallier, Paris, 1985.
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